Voici bien deux personnages connus. Un même mouvement, ou réalité, une même intention les pousse : ils rejoignent un même lieu, le Temple de Jérusalem, le lieu sacré du peuple juif, dans un même but : La prière, l’entrée en communication, en relation avec Dieu.
La parabole évangélique décrit un pharisien, apparemment pieux et honnête, accomplissant et même dépassant les prescriptions exigées par la Loi. La parabole montre le malheur dont le pharisien s’entoure lui-même en méprisant les pécheurs publics. Sigmund Freud (1856-1939) a fait la même chose en méprisant toujours la religion et toutes les personnes qui pratiquent leur religion avec sincérité de coeur, etc. La vie cachée, bien cachée dans l’ombre de Sigmund Freud et sa fille, fut un scandale et un dérapage pour l’époque, etc. Et c’est son ami catholique CS Lewis (1898-1963) qui a découvert cette réalité.
Pourtant, dans le cas du pharisien sa prière, son action de grâce, le place à part des autres hommes. Il se tient debout mais son mépris l’empêche de se tourner vers Dieu. Il n’a aucune demande à adresser à Dieu. Selon la Bible, Dieu préfère les pécheurs humbles… aux justes inconscients.
Le publicain, collecteur d’impôts, est paradoxalement le pauvre de cette histoire. Il se sait en manque, nécessiteux. Il n’ose lever les yeux vers le Seigneur et supplie : « Montre-toi favorable ». Après être monté au Temple, il redescend dans sa maison, transformé, reconnu secrètement, juste par Dieu. Le publicain est un humble... Il est prêt a s’enterrer comme un grain qui deviendra semence.
Le Seigneur nous redit avec force, à travers l’histoire du pharisien et du publicain, que ce n’est pas le péché qui nous sépare vraiment de Dieu, mais le péché non reconnu… et que Dieu préfère un pécheur qui est conscient de sa situation, à quelqu’un qui se croit juste.
Il y a, en chaque groupe humain, des êtres abandonnés dont on n’attend plus rien, des gens condamnés par tout le monde : « Il n’y a rien à en tirer ». Jésus, Lui, regardait ces êtres déchus avec tant d’amour qu’IL faisait jaillir des torrents d’amour de leurs coeurs apparemment irrécupérables.
Au temps de Jésus les pharisiens étaient notés au plus haut de côte de popularité. Au contraire, les publicains et les prostituées étaient cités ensemble comme la catégorie des méprisables, des impies. Et donc, tous pensaient que Dieu aimait les pharisiens : on dirait aujourd’hui les purs, les saints, les actifs. Et tous pensaient que Dieu condamnait les publicains : on dirait aujourd’hui les impies, les profiteurs, les injustes.
Dieu n’écrase pas, mais redresse. Dieu ne détruit pas, mais guérit. Dieu « traite avec ménagement la mèche qui fume encore ». Dieu au lieu de condamner, pardonne… au lieu de punir, libère. Le salut (être juste) est illusoire ; celui qui veut en prendre conscience et possession le laissera couler entre ses doigts. Le salut n’est pas de mieux faire-être-penser que l’autre, mais ensemble de se confier à l’amour gratuit d’un Dieu (Yahweh) qui ne raisonne pas comme les humains. Dieu prend aussi parfois des décisions radicales avec ses enfants têtus.
Les exemples sont nombreux dans l’Ancien et le Nouveau Testament. S’ils ne deviennent pas des êtres humains vertueux et justes....
Bref, le Dieu de Jésus s’adresse non pas aux justes, mais aux pêcheurs … parce qu’IL est Amour. Le préféré de Dieu, c’est celui qui a le plus besoin de lui. Dieu ne méprise pas le pécheur, il souffre avec lui de son mal. Si l’on comprend bien la pensée de Jésus, on pourrait la résumer ainsi : ou bien vous voulez vous en tirer seul, alors vous êtes en difficulté d’avance…. Ou bien vous acceptez de dépendre de Dieu, alors vous êtes sauvés dans les soucis de la vie et envers Dieu. Le publicain a été « VRAI » devant Dieu, il a su se courber, s’incliner... et Dieu l’a relevé.
Bonne Semaine à tous.
P William, curé

