ST JEAN XXIII, FÊTÉ LE 11 OCTOBRE

22 novembre 2019

Considéré comme le symbole d’une ouverture au monde moderne

Élu à 76 ans comme simple pape de transition, Jean XXIII a pourtant chamboulé le Vatican pour se rapprocher du peuple, au point d’hériter du surnom de “bon pape” auprès des fidèles.
Angelo Roncalli, Italien né en 1881, a réussi à se forger une image de pape progressiste en passant moins de cinq ans à la tête de l’Église.
Ouvrir le Vatican sur le monde
Il n’était censé être qu’un pape de transition après le décès de Pie XII, resté en fonction près de 20 ans. Et pourtant, il a profondément marqué l’Église par son pontificat. Celui qui devient Jean XXIII en 1958 crée la surprise en lançant Vatican II, un concile qu’il veut synonyme d’aggiornamento, c’est-à-dire de “mise à jour”, moins de trois mois après son élection !
Parmi les principaux apports de ce concile, on peut citer notamment :

  • L’abandon du latin pour la messe, remplacé par la langue de chaque pays
  • Nul homme ne doit être empêché ou contraint de pratiquer une religion
  • L’Église catholique ne considère plus que les juifs soient responsables de la mort de Jésus

Je veux ouvrir la fenêtre de l’Église afin que nous puissions voir ce qu’il se passe dehors et que le monde puisse voir ce qu’il se passe chez nous”, déclare-t-il dans son discours d’ouverture de cette réunion de tous les évêques.
Il est alors considéré comme le symbole d’une ouverture au monde moderne. Il fait la promotion du dialogue avec les non chrétiens et les non croyants, reconnaît la liberté de conscience et de religion et ne s’oppose pas à la culture contemporaine et ses progrès technologiques.
Faire fi des intérêts occidentaux et dépasser les conflits
Évêque dès 1925, Angelo Roncalli s’était d’abord tourné vers la diplomatie qui l’a mené en Bulgarie, à Istanbul et à Paris juste après la Seconde Guerre mondiale. Une carrière qui lui servira grandement pendant son pontificat, notamment en octobre 1962 lorsqu’il lance un appel aux grandes puissances engagées dans la crise des missiles de Cuba.
Alors que l’Église était jusque-là uniquement dans le camp occidental, Jean XXIII n’hésite pas à faire un pas vers l’Est et “joue un rôle d’apaisement entre Kennedy et Krouchtchev” dont il recevra d’ailleurs les enfants les années suivantes.
Il a “toujours voulu laisser une porte ouverte à l’URSS, perçue en Occident comme l’empire du mal”.
Le Time Magazine lui consacre sa couverture en janvier 1963 et le désigne “homme de l’année” car “il a donné au monde ce que la diplomatie et la science étaient incapables de donner : le sens unique et une grande famille humaine”.
Se montrer humble et simple
Outre sa volonté de modernisation et ses engagements, Jean XXIII a aussi marqué les esprits par son style. Pour l’ouverture du concile Vatican II, il prononce son fameux “discours à la lune” qui établit immédiatement un style humble :
Le monde entier est rassemblé ici. Il semble que la lune elle-même se soit hâtée de regarder ce spectacle (…) Ma personne ne compte pas, c’est un frère qui vous parle”.
Comme François, il se démarquera aussi à plusieurs reprises par son refus de trop de déférence et de protocole. Il refusera notamment de manger seul et d’utiliser fréquemment la sedia gestatoria (littéralement : la “chaise à porteurs”). Il n’hésitera pas non plus à sortir du Vatican et de Rome pour aller au contact de la population.

Source : www.mariereine.com