Le mot du curé

13 avril 2024

Sanctifiés dans la vérité.

Ma vérité ? Votre vérité ? Non, c’est la Vérité de Jésus, de l’évangile et la Vérité de l’Église et de son magistère.

Cette prière de Jésus, telle que l’évangile de Jean nous la rapporte, est impressionnante de force et de ferveur ; c’est une prière dite sacerdotale.

Notre prière est-elle comme celle de Jésus dans l’évangile ? Je vous invite à méditer cette réalité pendant la semaine...

Voici : ma prière, votre prière personnelle, est-elle fervente ? Un même mouvement (force et ferveur), apparemment contradictoire, nous plonge dans le monde des hommes et nous entraîne vers celui de Dieu.

« Monde » : tel est bien un des mots-clés du texte. Combien de fois apparaît-il dans l’Évangile ?

Il y est employé dans deux sens différents.
Il désigne d’abord le monde où vivent les hommes. Nous dirions aujourd’hui la société. Notre société dans toute sa complexité, qu’il s’agisse des lieux de travail : entreprise, école, bureau, paroisse, etc. Oui, vous aussi, vous êtes des « travailleurs de l’Église », paroissiens que le Seigneur envoie en mission, ici dans votre quartier, dans votre paroisse, dans votre famille. Ou dans tout autre lieu : loisirs, associations, amis, etc.

Le Seigneur dit ne plus être de ce monde, c’est-à-dire que sa manière d’y être présent est autre que celle de ses disciples, il y est d’une présence ressuscitée.

Le mot « monde » désigne ensuite ceux qui refusent la parole de Dieu ; l’évangéliste range les hommes en deux catégories. Ceux qui accueillent l’évangile et ceux qui le rejettent. Cette façon quelque peu simpliste de classer ainsi les hommes s’explique aussi, probablement, par l’époque : les temps où l’évangile de Jean est écrit sont durs (comme notre monde d’aujourd’hui), les chrétiens sont soumis à de vives oppositions. Ils subissent même la persécution.

Cependant, il ne s’agit pas, pour Jésus, de se retirer du monde (comme les moines du désert d’Égypte dans l’église primitive). Les disciples ont à affronter la haine, le refus de l’évangile qui dérange, à manifester au milieu des hommes (monde), du monde eschatologique (monde de l’avenir) inauguré par Jésus. De ce fait, l’Église doit être « au monde », et non « du monde », comme signe du Royaume. Elle annonce le vrai Libérateur.

Bref, en cinq phrases, l’évangile de ce septième dimanche de Pâques :

- Jésus donne à ses amis sa vie divine...

- Jésus donne à ses amis sa joie...

- Jésus donne à ses amis sa victoire sur le Mauvais...

- Jésus donne à ses amis sa consécration dans la vérité...

- Jésus donne à ses amis la même mission que la sienne...

Amen.

Père William